L’éventail des arts martiaux japonais est extrêmement varié, on y retrouve une multitude de techniques et méthodes de combat avec ou sans armes.
C’est dans cette catégorie qu’entrent l’Aikijujutsu et le Ju-jutsu qui se sont ainsi développés depuis la nuit des temps.
L’Aikijujutsu remonterait à la fin de la période Heian (782-1190). Il s’agirait à l'époque d’un ensemble de techniques d’autoprotection, transmises secrètement de génération en génération jusqu’à l’empereur Seiwa Genji (858-876). La 5ème génération de ce dernier, le Shogun Minamoto no Tameyoshi, aurait transmis ce savoir à son troisième fils, Shinra Saburô Minamoto no Yoshimitsu (entre 11ème et 12ème siècle). Ce dernier compila et donna forme à cette méthode de combat pragmatique à laquelle il donna le nom de l’endroit où il vivait, Daito-no-yataka dans la province d’Omi (aujourd’hui la préfecture de Shiga).
Selon les mêmes sources, le frère de Yoshimitsu, Yoshi-Ie, aurait contribué au développement de cette méthode en y ajoutant les techniques d’un art nommé le Geki-to (techniques d’utilisation du daito ou grand sabre). Lors de la défaite à la bataille nommée « ato san nen no yaku » en 1083, Yoshimitsu aurait commencé à mettre au point les techniques de contrôle des articulations, atémi, strangulations, à partir de l’observation minutieuse de différents corps sur le champ de bataille.
Après cette bataille, il partit vers la province de Kai (dans la région du kanto) et adopta le nom de Takeda. Son fils Kanja Takeda perpétua la tradition. L’un des descendants de cette famille, Takeda Shingen (1521-1573), s’illustrera à merveille en tant que Seigneur de guerre durant la période de sengoku jidai (1480-1600).
Cette méthode de combat fut transmise dans le plus grand secret au sein de la famille en tant que hi-kaden, transmission secrète familiale. Les termes de Aiki-jutsu, Aiki-no-jutsu ou encore Aikijujutsu n’étaient pas vraiment utilisés. Les documents relatifs à l’école mentionnent une forme nommée Oshiki uchi ou Oshiki nai, une forme de combat qui se transmettait à l’intérieur du château où résidaient les guerriers de haut rang.
Cependant, le terme Oshiki uchi ne traduit pas une éventuelle forme de combat, sa traduction littérale ferait plutôt penser aux formes et étiquettes, us et coutumes à respecter à l’intérieur du château. Ainsi, le contenu technique, la forme, de ce que propose l’Oshiki uchi reste très vague, voire inconnu encore aujourd’hui car il n’y a aucun manuscrit historique ou chronique qui en présente une référence précise.
Juste avant l’anéantissement de la famille Takeda par l’armée d’Oda Nobunaga (1534-1582) à la bataille de Nagashino en 1575, un certain Kunitsugu Takeda aurait emporté toutes les notes du défunt Shingen Takeda et se serait enfui dans le Kyushu où se trouvait le fief des Aizu. Là-bas, il aurait établi la famille Takeda où le style Oshiki uchi fut transmis secrètement de génération en génération.
Selon une autre version de l’histoire, il s’agirait d’un fidèle vassal de Shingen, Daito hisa nosuke, qui se serait enfui secrètement vers le fief des Aizu. Il y a encore beaucoup d’histoires et d’anecdotes qui viennent se mêler à l’histoire officielle.
Tout d’abord, les makimono et densho qui rapportent cette histoire ainsi que la généalogie de l’école datent tous de la période Meiji. Avant cela, il n’y a aucune mention du nom Daito-ryu Aikijujutsu, du terme Aiki-jutsu et encore moins du terme de Oshiki uchi. Dans les fiefs voisins de celui des Aizu, comme celui de Shimazu où les écoles de Bujutsu de premier plan comme le Jigen-ryu et le Taisha-ryu, dont la filiation technique et historique attestée depuis le début du 16ème siècle, étaient transmises à l’élite de la classe guerrière mais aucune chronique familiales, ni notes historiques relatives à ces écoles, ne mentionnent ni le nom de Daito-ryu ni les termes Aikijujutsu ou Oshiki-uchi.
A cela, s’ajoute aussi un détail qui attire tout de suite l’attention. En effet, les techniques du Daito-ryu sont très nombreuses, on en dénombre plus de 2000. Ainsi, la réponse à la question concernant la transmission fidèle d’un aussi grand nombre de techniques sans passer inaperçu, reste toujours aussi énigmatique. Les techniques du Daito-ryu ne sont pas uniques, et en étudiant bien leur forme, on remarque tout de suite des similitudes flagrantes avec celles d’autres écoles de Bujutsu et Jujutsu qui naquirent durant la période de Meiji (1868-1912).
La période Meiji est marquée par la mise en place du droit égalitaire entre les Japonais, et donc la possibilité pour qui le désire d’apprendre le Bujutsu ou faire une carrière dans l’armée, l’interdiction du port des deux sabres comme signes distinctifs de la classe guerrière et bien sûr l’ouverture totale du pays aux puissances étrangères.
L’interdiction du port des deux sabres va favoriser l’émergence et le développement d’un nouveau type d’école dont l’enseignement est essentiellement centré sur un ensemble de techniques d’autoprotection. C’est dans ce contexte que naquirent des écoles bien connues comme notamment le Okura Asayama Ichiden-ryu Taijutsu ; le Takeuchi-ryu (différente de l’antique école Takenouchi-ryu kogusoku qui remonte au 15ème siècle), Nakazawa-ryu, Bokuden-ryu, Daito-ryu (courant issue de l’école Araki-ryu), Isshin-ryu, Aikikaï, Hakko ryu ou encore, plus tard, Kokodo.
C’est la famille Takeda qui reçut la mission de préserver et de transmettre les techniques de l’Aikijujutsu. Maître Takeda Sokaku fonda son école sous le nom Aikijujutsu Daito-Ryu en 1898.
L’école Daito-ryu Aikijujutsu est une célèbre école de jujutsu du Japon mais qui est très récente. C’est en 1995 que Soke Irie Yasuhiro fonde notre ecole, l’ecole Kokodo. Soke Irie était lui-même pratiquant du hakkō-ryū-jū-jutsu (qui descend directement de l’ecole Daito-ryu) depuis 1969.
Les formes de l’Aikijujutsu sont beaucoup plus compactes et ramassées, avec très peu de déplacements en comparaison avec l’Aikido contemporain.
Les formes sont également plus rectilignes que rondes (du moins en apparence) et répondent plus à une progression technique liée à la connaissance anatomique et physiologique de l’individu. Comme dans l’Aikido, on retrouve la recherche d’un maximum d'efficacité pour un minimum d’effort et surtout la possibilité réelle pour quelqu’un de faible de venir à bout sans force physique, de quelqu’un de plus puissant musculairement.
Notre dojo de Mettet est directement affilie au Hombu dojo de Soke Irie, au Japon. Sous la direction de Shihan Daniel Collin, chaque élève est encouragé à progresser à son propre rythme, dans un environnement respectueux et bienveillant. Que vous cherchiez à améliorer votre self-défense, à développer votre condition physique ou à trouver un équilibre intérieur, l'Aikijujutsu Kokodo vous offre un chemin vers l'épanouissement personnel et la maîtrise martiale.